La Flèche et l’Éléphant
Centrale Werkplaats Mechelen

La Flèche et l’Éléphant : ces deux noms ronflants désignaient deux des locomotives qui tractaient les voitures du premier train de passagers sur le continent européen. Ce trajet pionnier se tint en Belgique le 5 mai 1835, entre Bruxelles et Malines. La Flèche et l’Éléphant est un événement unique, codéveloppé par l’Ensemble Ictus et EUROPALIA à l’occasion de TRAINS & TRACKS, qui rend hommage à ce tout premier trajet. Passagères et passagers sont invités à embarquer à bord d’un train spécial partant de Bruxelles à destination du gigantesque et impressionnant Atelier central de Malines. Pour l’occasion, ce site industriel où sont assemblés et restaurés des trains et pièces détachées pour le réseau ferroviaire belge ouvrira ses portes au public pour la première fois. Les passagers de ce train particulier embarquent pour un voyage artistique de performances sonores et visuelles.

Si vous prenez le train depuis la gare de Schaerbeek

  • Présentez-vous à 17h15 précises au quai n° 3 de la gare de Schaerbeek

    pour le contrôle de votre ticket. Si vous ratez le train, vous ne pouvez pas participer à l'événement.

  • Vous serez départagés en 2 groupes (bleu et rouge). Pour des raisons liées à l'organisation de l'événement, il est nécessaire que vous restiez avec votre groupe. Si vous souhaitez être dans le même groupe que certaines personnes, vous devez vous présenter avec ces personnes au contrôle des tickets.

  • L’événement à la Centrale Werkplaats se termine à 21h15.

  • Pour ceux qui reviennent avec le train prévu à Schaerbeek, veuillez suivre le groupe jusqu'à la gare de Malines. Le train part à 21h58 au quai 11. L'arrivée à Schaerbeek est prévue à 22h12.

Si vous arrivez de Malines (pas de voyage en train)

  • Vous venez en voiture? Entrez dans le parking souterrain par la Motstraat.

  • Vous venez en vélo? Vous pouvez accéder au parking à vélos couvert par Hanswijkvaart.

  • Présentez-vous à 18h20 à l’entrée du Centrale Werkplaats - voir plan. À l'arrière de la gare de Malines, après les derniers rails, remontez (prudemment) la piste cyclable vers la gauche et vous arriverez directement à l'entrée.

  • Vous serez départagés en 2 groupes (bleu et rouge). Pour des raisons liées à l'organisation de l'événement, il est nécessaire que vous restiez avec votre groupe. Si vous souhaitez être dans le même groupe que certaines personnes, vous devez vous présenter avec ces personnes au contrôle des tickets.

  • L’événement à la Centrale Werkplaats se termine à 21h15.

Conseils

  • Mettez des chaussures adaptées, les déplacements entre les différentes performances se font à pied. Pas de talons.

  • Vérifiez les prévisions météo, une partie des performances se déroule à l’extérieur, et les autres performances se déroulent dans de grands hangars peu chauffés.

  • Il n’est pas autorisé de se déplacer dans le site, il faut rester groupés.

  • Prévoyez de manger soit avant, soit après, il n’y a pas de restauration.

  • Cet événement est entièrement non-fumeur.

Myriam Pruvot : 4 E.M.M.A.s
Qui sont ces voix qui nous guident lors de nos voyages en train ? Réelles, irréelles, sur-réelles ? Ont-elles un corps, des caprices ? Myriam Pruvot en fait tout un poème. Myriam Pruvot vit à Bruxelles ; elle est une grande figure de l’art sonore et de la poésie sonore

Ann Eysermans : Prélude pour 2 locomotives diesel et harpe.

Le train n’est pas que puissance et vitesse : il renvoie l’image d’une modernité presque désuète, et traîne avec lui la nostalgie des départs. Munie de sa seule harpe, Ann Eisermans tente une psychanalyse des trains. La compositrice engage avec les machines une conversation qui peut sembler étrange, mais qui rend grâce à l'attraction des contraires. Deux conducteurs de train font sonner les stridences, toutes chargées de nostalgie, des locomotives HLD 5404 et HLD 6041. Le son du départ des mastodontes de fer, des compresseurs, des moteurs rugissants, cache un potentiel musical exceptionnel. La harpe cherche sa place dans cette tempête en proposant des sons fragiles, des harmonies subtiles et des patterns en boucle.

Ictus joue

Fritz Hauser : Dreaming Trains / Schraffur

Georg Antheil :
Ballet Mécanique

Mario Garuti :
Brezel

Gordon Monahan :
Swinging Speaker

L’art de Fritz Hauser est à la percussion ce que le judo est à la boxe : il ne s’agit plus de frapper, mais de libérer des énergies. Le compositeur a réuni un large groupe de volontaires de tous âges, avec des étudiants et nos musiciens, pour réaliser une version de son légendaire Schraffur, adaptée à cet atelier ferroviaire. Les objets et outils spéciaux de l'atelier reprennent vie tandis que les percussionnistes les grattent, les poncent et les frottent — jusqu'à ce que surgisse un nuage sonore, un paysage sonore calme mais chargé de mémoire.

Nous proposons ensuite notre lecture du Ballet Mécanique du compositeur américain George Antheil. En 1924, l'autoproclamé Bad Boy de la musique réalisait avec fracas, en un geste soudainement inspiré, le rêve futuriste d'une "symphonie des machines" : une cohorte de pianos acoustiques ou mécanisés (ici remplacés par des synthétiseurs), de grosses caisses, de xylophones, d'hélices tonitruantes, de sirènes hurlantes, et enfin un énorme cluster de sonnettes électriques, combinent leurs forces in-humaines en une invraisemblable machinerie sonore, métallique et motorique. Nous avons choisi la partition originale et utopique éditée à la création — la plus ostensiblement sauvage, arrogante, provocante, qui semble défier Stravinsky sur son propre terrain, celui du primitivisme des Noces. En cet entre-deux-guerres, s'agissait-il de glorifier la machine, ou de pousser un cri de terreur face à la violence qui s'amoncelait, menaçant l'Europe et le monde ? Un peu des deux, sans doute, et peu importe : les accords de piano éclatants comme du verre brisé, la dissonance recherchée pour elle-même, la répétition inlassable, l'alchimie très particulière de lourdeur machinique et de vitesse fulgurante font de ce Ballet Mécanique une oeuvre totalement singulière dans l'histoire du XXe siècle ; elle transcende le geste néo-classique et le projette vers des territoires insoupçonnés.

Des cendres de Ballet Mécanique surgit Bezel, une pièce de Mario Garuti pour deux flûtes à bec contrebasse Paetzold — un instrument d'allure futuriste qui semble se nourrir de la respiration de ses interprètes.

La soirée se clôturera avec Speaker Swinging, une performance sonore et cinétique créée en 1982 par Gordon Monahan. Il s’agit d’n classique du sound art : la musique se projette dans l’espace comme des jets de lumière. Huit haut-parleurs rotatifs, oscillateurs audio et lampes LED sont mis en mouvement au bout de câbles par une bande d'interprètes-athlètes semblant tout droit sortis d'une peinture réaliste-socialiste. Monahan s'est inspiré des célèbres cabines rotatives Leslie, mais aussi des effets "Doppler" émis par toutes les machines vrombissantes de la modernité. Phasing, vibrato, tremolo et déformations acoustiques de l'espace sont les éléments fondamentaux de
l'œuvre — tout comme l’effort dramatisé des musiciens-machinistes.

En collaboration avec : Ictus Ensemble, Kunstencentrum nona, NMBS, Atelier Central de Malines, ChampdAction

La Flèche et l'Eléphant

Event on train
Atelier Central de Malines
Programme
19.03.2022 - 17:00 - 21:00
Address
Entrée de la gare de Mechelen
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