Frontières, mobilités et paysages. Une cartographie de l’infrastructure ferroviaire en Afrique (post)coloniale.
© UGent

L'exposition illustre les études récentes menées par le Département d'architecture et
d'urbanisme, avec l’aide d’étudiants, à propos de l’impact du réseau ferroviaire colonial sur l’aménagement du territoire en Afrique. Une analyse cartographique montre le tracé des lignes de chemin de fer qui ont désenclavé l'Afrique centrale en partant du Cap (Afrique du Sud), de Beira (Mozambique), de Lobito (Angola), de Pointe-Noire (Congo-Brazzaville) et de Dar-es-Salaam (Tanzanie). Elle dévoile combien, malgré les frontières coloniales, les chemins de fer ont stimulé les flux de personnes et de biens. Deux lignes ferroviaires particulières de l'ancienne colonie belge sont représentées dans des atlas, dans une perspective nouvelle. La liaison Matadi-Kinshasa a en effet transformé le paysage de la région en une terre de production coloniale, parsemée de plantations, d'usines, de chantiers et de centrales électriques. Le chemin de fer B.C.K., qui reliait Port-Francqui aux bassins miniers du Katanga, a quant à lui encouragé la mobilité des travailleurs jusqu’à entraîner des déplacements démographiques importants, qui témoignent de la manière dont la population locale réagit à de tels aménagements du territoire.

Commissaires: Johan Lagae, Robby Fivez

Ouverture de l'exposition (16 03 22) : programme / inscription / participation en ligne

Heures d'ouvertures: jeudi - samedi: 14:00 – 18:00

En collaboration avec le Département d’Architecture et d’Urbanisme, Université de Gand.

Johan Lagae est professeur d’histoire de l’architecture à l’université de Gand (UGent), où il a obtenu son doctorat en 2002. Son principal domaine de recherche est l’histoire architecturale et urbaine coloniale et postcoloniale en Afrique centrale. Il est également l’auteur d’ouvrages à propos du patrimoine architectural et de la photographie coloniales. En 2007, il est ‘chercheur invité’ à l'Institut national d'histoire de l'art de Paris et, depuis peu, membre de l'Institut des études avancées, à Paris également. Il a publié deux ouvrages sur la ville et l'architecture à Kinshasa. Il a participé et co-organisé plusieurs expositions en lien avec le Congo et l’Afrique, comme La mémoire du Congo. Le temps colonial (2005), Congo belge (en images) (en collaboration avec le photographe de Magnum Carl De Keyzer, 2010), ou encore, plus récemment, À chacun sa maison. L'habitat
au Congo belge 1945-1960
(Bruxelles, 2018).

Robby Fivez obtient son diplôme d'ingénieur architecte en 2015. Depuis lors, il est doctorant à l'Université de Gand, d'abord dans le cadre du projet financé par la FWO Tout le Congo est un Chantier, et ensuite comme assistant dans la recherche et l'enseignement. Dans son travail, il confronte l'histoire de la construction à l'histoire coloniale elle-même, en discernant les processus matériels qui sous-tendent la production du bâti colonial. Aujourd’hui, il rédige sa thèse de doctorat, qu’il intitule A Concrete State. Building Ambitions in the (Belgian) Congo, 1908-1964. Il entame également l’étude de la transformation du paysage le long de la ligne de chemin de fer qui va de Matadi à Kinshasa. Robby Fivez participe à des conférences et des ateliers internationaux ; il publie des essais et des articles, notamment dans la revue Architecture Beyond Europe et le Journal of Landscape Architecture.

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