Le chorégraphe Benjamin Vandewalle voit les trains comme d’immenses caméras analogiques filmant les paysages qu’ils traversent. A l’ère du tout-portable, ces films-paysages permanents passent de plus en plus inaperçus. Pour EUROPALIA, Benjamin Vandewalle a conçu quatre engins périscopes offrant trois perspectives différentes des paysages traversés. À l’aide de ces machines analogiques, à base de bois et de miroirs, il chorégraphie davantage le regard du public que ce qui est vu. Il fait basculer le public de bas en haut, le plonge dans un champ de couleurs troubles et lui fait admirer les câbles dansant au-dessus de sa tête.
Benjamin Vandewalle a étudié à l’École Royale de Ballet d’Anvers et est diplômé de P.A.R.T.S. depuis 2006. Très tôt, il intègre à son travail le thème de la perception. Il crée du mouvement, non seulement dans les corps des danseurs, mais également dans ceux des spectateurs. Par son travail, il veut échanger de nouvelles expériences et perspectives avec un large public.
Pour les performances Birdwatching (2009) et One/Zero (2011), il a travaillé en étroite collaboration avec l’artiste visuel Erki de Vries. En 2012, il quitte les murs du théâtre pour s’aventurer dans l’espace public. Sa performance ambulante Birdwatching 4x4 est un must des festivaliers et critiques et a tourné pendant plusieurs saisons. Aujourd’hui, Benjamin tourne avec l’installation Inter-view (2013) ainsi qu’avec la chorégraphie sonore Hear (2016). Pour ces deux pièces, il collabore étroitement avec des participants locaux. Il travaille également à plusieurs projets de performances et installations dans l’espace public.
Informations pratiques
07 05 22
IC 530 : 08:56 : départ à Bruxelles-Central - 10:30 : arrivée à Ostende
IC 511 : 11:17 : départ à Ostende - 14:43 : arrivée à Eupen
IC538 : 15:17 : départ à Eupen - 16:56 : arrivée à Bruxelles-Central
Crédits
Concept et créalisation : Benjamin Vandewalle
Fabrication : Étienne Pinsky
Support technique : Gert Aartsen
Musique : Yoann Durant
Coproduction : EUROPALIA TRAINS & TRACKS, SoAP Maastricht
Production exécutive : Caravan Production Brussels
Interview
Tant la performance Derailed que l'installation Off-track s'inscrivent parfaitement dans le thème du festival. Comment expliquez-vous cela ?
Dans une gare, il y a comme une chorégraphie quotidienne qui se crée, inconsciemment. On peut voir Derailed comme une réponse artistique à ce schéma, qui le brise et le fait même dérailler. Off-track décrit le potentiel d’un train en tant qu'installation : les passagers sont installés dans une gigantesque caméra qui leur permet d'appréhender le paysage dans leur perspective individuelle.
À quoi associez-vous le ‘train’ ?
Le train n’est autre qu’une installation, une sorte de grande camera obscura. Le temps s'y arrête, il est un espace entre deux.
Avec Derailed, vous vous produisez dans l'espace public, pourquoi ?
L’espace public offre la possibilité de créer un effet direct et inattendu. On y touche des personnes de différentes catégories sociales, dont certaines ne connaissent rien à l'art
contemporain. Ce type d'interaction mérite de se faire une place dans notre société. Je pense même, en ce moment, que ma mission d'artiste est là : dégager l'espace public de la crise du Covid-19.
Off-track se focalise sur la perception des gens, d’où vient cet intérêt ?
Nous ne percevons que notre propre perception, mais je pense qu'il est bon de rappeler que différentes réalités existent côte à côte. Il est peut-être même rafraîchissant de chambouler de temps en temps notre vision de la réalité ou de créer un ‘effet de synthèse’. Dans toutes mes installations, il existe un lien avec la danse, il y est même toujours question de corporalité, de connexion entre le corps et l’esprit.